La soupape d'admission automatique

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L'ancêtre des motos Ultima était une Deronzière. Cette moto utilisait une soupape d'échappement commandée par une came, classique aujourd'hui, et une soupape d'admission automatique.

Ce genre de soupape était universellement utilisée à l'époque : la Hildebrand & Wolfmüller de 1894, la Werner de 1899, la Humber, la première Motosacoche, la Singer de 1904, et même la FN 4 cylindres en ligne de 1906 avaient des soupapes d'admission automatiques. Il y en eut d'autres, mais il semble que cette technique fut remplacée par la soupape commandée aux environs de 1912.

La soupape d'admission automatique fonctionnait d'une manière très simple : la tulipe était maintenue sur son siège par un ressort assez faible, et faisait étanchéité côté admission. Au moment de la descente du piston pour le temps d'admission, la dépression dans la chambre de combustion était suffisante pour décoller la tulipe de son siège, et pour admettre les gaz frais dans le cylindre.

Voici une vue d'artiste du moteur Werner. La soupape d'admission est automatique ; la soupape d'échappement est latérale, commandée par une came.

Werner : les deux frères Werner, d'origine russe mais installés à Paris, présentèrent une moto avec ce système au salon du cycle de Paris de 1897. Cette moto fut vendue à des milliers d'exemplaires en France, fabriquée sous licence en Angleterre et en Allemagne, et copiée par beaucoup...

C'est Werner qui déposa le nom "Motocyclette". Ce nom s'étendit à tous les deux roues à moteurs, aidé par une décision de justice de 1906 qui décida que le nom Motocyclette était une appellation nécessaire pour ce type de véhicules. (source : Les vraies motos, de Christian Rey et Harry Louis, EDITA s.a., Lausanne, 1976)

Le système a pour lui une simplicité exemplaire, mais il souffre d'inconvénients faciles à imaginer aujourd'hui : impossibilité de fixer avec précision les angles d'ouverture et de fermeture, piètre étanchéité due à la faiblesse du ressort de rappel. Par ailleurs, quand le ressort était taré trop faible, l'affolement de la soupape était fréquent à "haut" régime. Quand il était trop raide, le régime montait plus haut, mais le rendement baissait par suite du remplissage moins complet du cylindre : la soupape avait du mal à s'ouvrir.

16  février 2002